Sélection Rhône-Alpes :
Archives du vent de Pierre CENDORS (Editions le Tripode – 2015)
Un réalisateur de génie, Egon Storm, se retire du monde avant la diffusion d'une trilogie qui
révolutionne l'histoire du cinéma. Depuis sa solitude, il mentionne, dans un ultime message, l'existence d'un homme mystérieux, Erland Solness. En partant de cette simple intrigue, l'auteur nous livre un texte aux pouvoirs étranges, hypnotiques. Un policier métaphysique peut-être ? Un road-movie écologique aussi ?
Melville Street de Xavier DEVILLE (Editions Gulliver - 2015)
Là-bas, aux antipodes, certaines personnes handicapées habitent en colocation de quatre ou cinq des maisons dispersées en ville, où des assistants se relaient pour les aider à appréhender la vie quotidienne.
À Dunedin, Nouvelle-Zélande, nous partageons avec le narrateur – un Français – les jours et les nuits de Melville Street et de ses habitants: Tommy-dans-son-fauteuil et Tommy-debout, Chesley, Jon, Carolyn. Au rythme des rites journaliers et des péripéties déconcertantes, aux frontières de «normalité» et d’«anormalité», des vies se croisent, se chevauchent ou se heurtent, et tentent de s’accommoder de l’hypocrisie persistante de la société.
Un humour tendre, ou plus corrosif, imprègne ce peu commun journal de bord de son parfum doux-amer. Et le cheminement du narrateur, qui découvre la complexité – et parfois la violence – de ses propres réactions, nous aide à décrypter le regard que nous portons sur la différence.
Nous serons des héros de Brigitte GIRAUD (Editions Stock - 2015))
En ce début des années soixante-dix, Olivio et sa mère viennent de fuir la dictature portugaise. Ils s'installent dans une banlieue lyonnaise et emménagent bientôt chez Max, un rapatrié d'Algérie avec qui ils espèrent un nouveau départ. Alors que Max accepte mal l'adolescent, Olivio se lie à Ahmed, un immigré algérien de son âge, auprès de qui il trouve tendresse et réconfort.
La route de Beit Zera de Hubert MINGARELLI (Editions Stock - 2015)
Stepan vit avec sa chienne quelque part en Israël dans une maison isolée près des bois. Il écrit chaque jour à son fils Yankel, forcé de se cacher à l’autre bout du monde. Il raconte ainsi sa vie de solitude et dit son espoir, un jour, de le retrouver. En faisant face à son chagrin, il se souvient de l’époque où il contrôlait les Palestiniens aux postes-frontières, éprouvait de la haine, de la honte ou de la compassion.
Depuis quelque temps, un adolescent mystérieux lui rend visite et s’attache peu à peu à la chienne. Livre de la paternité et de la transmission, il aborde la question de la séparation, celle d’un père et d’un fils mais aussi celle des peuples qui vivent avec les fautes commises par leurs aînés. Et dit, à hauteur d’homme, la vie quotidienne éprouvée par le conflit israélo-palestinien.
En cheveux de Emmanuelle PAGANO (Editions Invenit - 2014)
« Il faut pêcher mille grandes nacres, les sortir de l’ombre, pour obtenir deux cent cinquante grammes de fil de soie de mer, deux cent cinquante grammes seulement
de lumière avec un millier de gros coquillages. »
Un châle, à première vue commun s’il n’était constitué de fils de Pinna nobilis, la grande nacre de Méditerranée. Lorsqu’elle retrouve l‘objet précieusement conservé dans les réserves du musée, les souvenirs reviennent à la narratrice. Se déploie, pli après pli, une histoire familiale dans l’Italie fasciste, dont les fragiles fils tissés de la nacre forment la trame. Un frère autoritaire et machiste, ses deux sœurs Nella et Bice protégeant le châle comme objet totémique soustrait à la vue de l’homme, la nature et ses odeurs, ses lumières, sont la matière de ce récit sensuel et incarné.