Jacques André BERTRAND
Roman
L'AUTEUR :
Il est né le 29 décembre 1946 à Annonay en Ardèche. Il est diplômé de l'Ecole Supérieure de Journalisme de Lille. Il s'est initié aux civilisations japonaises et mongoles à l'Institut des Langues Orientales. Il a travaillé pour de nombreux journaux tels que Télérama, le Nouvel Observateur, Paris-Hebdo et d'autres dans le monde de la musique. Il se consacre à l'écriture de chroniques, de recueil de nouvelles et de romans. Il a reçu de nombreux prix littéraires, tels que le Prix Thyde Monnier de la Société des Gens de Lettres, le Prix Flore en 1995 et le Grand Prix de l'Humour noir pour « comment j'ai mangé mon estomac ». Il reçoit en 2015 le Prix Vialatte pour l'ensemble de son œuvre.
LE LIVRE : Comment j'ai mangé mon estomac
(111 pages – 2014) Editions Julliard sélection Rhône-Alpes pour le prix Lettres Frontière 2015.
L'auteur est le narrateur. Il a un cancer de l'estomac et sa femme un cancer également. L'humour noir prédomine pour raconter les soins, la chimio, l'opération lourde. Son estomac devient son adversaire, un personnage à part entière auquel il parle. Il affronte cette situation et se bat de toutes ses forces.
BIBLIOGRAPHIE : entre autres
Brève histoire des choses
Les sales bêtes
Les autres, c'est toujours rien que des sales types
Le pas du loup
J'aime pas les autres
Tristesse de la balance et autres signes
La course du chevau-léger.
MON AVIS :
Déroutant au début, le roman m'a captivée ensuite. L'écriture, l'humour noir, tout est fantastique. Un sujet très sérieux et triste et en fin de compte, nous lecteur on ne l'est pas. Son combat contre la maladie est émaillé de petits textes discutant de philosophie, des gens ; des pensées instantanées parfois bizarres mais très profondes. Un livre court, mais très intense qu'on ne peut pas lâcher avant de l'avoir terminé.
LES PLAISIRS DE LA TABLE :
Pas de cuisine mais un extrait de texte au début du livre pour donner un avant-goût de lecture. Pensées sur le luxe. C'est ce texte qui m'a donné envie de poursuivre pour mon plus grand plaisir.
"Les soirs de fin d'été. De saucissons, de fromages de chèvre du jour en faisselles, d'omelettes aux champignons des bois et de piquette – juste une goutte pour teinter la limonade. J'avais 8, 10, 12 ans. D'où me vient cette impression de luxe inouï ?
C'était du luxe bon marché. Car le luxe est bon marché. Les limousines, les Porsche Carrera, les palaces, les week-ends à Courchevel, c'est autre chose. Du faux-semblant. Le vrai luxe ne s'achète pas, ne s'exhibe pas. C'est du luxe naturel, à la portée de tous. A condition, naturellement, d'avoir l'esprit du luxe. La plupart des grands financiers, des spéculateurs de grands chemins, sont dépourvus de la moindre étincelle d'esprit de luxe. Ils croient vivre dans le luxe. Ils ne vivent que dans une misère coûteuse. On ne me croira sans doute pas sur parole, mais c'est la vérité."
Martine M.